Vous voyez les îles paradisiaques dont on parle aux enfants, ces endroits magiques. Prenez l'ile de Peter Pan par exemple. Qui ne rêverait pas d'aller à Neverland au moins une fois dans sa vie? Et bien je vis sur une de ces îles. Il n'y a pas de capitaine crochet ou bien de fée, mais elles restent toujours magiques. Ici tout à changer, je pourrais vous parler des sublimes paysages ou encore des animaux ou de l’ambiance, mais je préfère vous parler d'une chose qui a fait basculer ma vie. Alors commençons par le commencement.
Je vins au monde le 25 décembre 1992,Merry Chrismas! Et je n'arrivais pas seule. J'avais un petit frère. J'étais donc la plus grande, enfin de quelques minutes seulement mais bon. Nous sommes rapidement devenus inséparable. On avait beau avoir 3 ans, on restait tout le temps collés. Et puis nous avons déménagés aux îles Cook. Nous étions encore trop jeunes pour se souvenir de notre arrivé même s'il me reste quelques images assez floues. J'ai donc passé mon enfance là-bas avec mon frère. Ah oui j'oubliais, je m'appelle Dahra et mon frère c'est Liam. Bon je reprends, nous avons fait notre vie chacun de notre côté, nous en avions pas vraiment l'air mais nous étions toujours aussi proches; nous avions juste grandi. Puis j'ai rencontré un garçon et oui je suis tombée amoureuse. Tout était parfait, mon frère était lui aussi tombé sous le charme d'une jolie jeune demoiselle. Nous avions 17 ans à ce moment-là.
Et puis un matin, le jour où nous avions décidé d'aller surfer avec Liam je suis allée dans sa chambre pour le réveiller. Une fois à côté de lui, je posais ma main sur son épaule et le secouais légèrement.
« -Oh gros dormeur, je te signale qu'on doit aller toucher les vagues. »
A ce moment précis, je n'avais aucune idée de ce qu'il était en train de se passer. Pour moi mon frère dormais juste, rien de très alarmant. Il avait le sommeil lourd alors le fait qu'il ne se réveille pas immédiatement n'avait rien d'alarmant.
« -Aller réveille-toi, on va les louper. »
J'étais totalement paniquée, tétanisée. La peur me paralysait. Mais je devais le sauver, je devais me ressaisir car je sais que si les rôles avaient été inversées, c'est ce que Liam aurait fait. Alors je me repris en main et me mis à lui faire un massage cardiaque. Je savais que les secondes pendant lesquelles je n'avais rien fait pouvaient être cruciales. Je ne savais même pas depuis quand son cœur avait cessé de battre, ni s'il y avait encore de l'espoir, mais je ne devait pas baisser pas les bras. Mes parents arrièrent ensuite dans la chambre, totalement affolés. Quand ma mère me vit appuyer les mains sur la cage thoracique de Liam, le vit inanimés et la peur qui se lisait sur mon visage, elle comprit ce qu'il se passait. Elle prit alors ma place et continua le massage pendant une minute puis deux, trois, cinq et alors que je m'étais réfugiée dans un coin de la chambre, secouais de sanglots, ma mère s'arrêta. Elle caressa le visage de mon frère puis me regarda et me sourit faiblement. J'apercevais des larmes couler le long de ses joues. Mon père qui avait appelé les secours et qui était resté en ligne avec eux pendant que ma mère essayait de réanimer Liam, nous rejoignit. Il regarda à son tour ma mère et comprit que le cœur de son fils était repartit. Il se tourna vers moi et je vins alors me jeter dans ses bras Les secours arrivèrent, prirent mon frère et ma mère parti avec eux. Il fut ensuite évacué par avions à New York ou mes parents connaissaient un spécialiste. Je quittais donc mon petit paradis le 14 mars 2009. Liam resta plusieurs jours dans le coma alors quand ma mère téléphona à la maison pour dire à mon père qu'il venait de se réveiller, il se précipita dans ma chambre. Aussitôt je sautais de mon lit, m'habillais en vitesse et filais à l'hôpital. Je m'assis alors à côté de lui, un léger sourire se dessina sur mon visage, les larmes aux yeux. Il me regarda alors en souriant avec difficulté.
« -Je crois bien qu’on a raté les vagues du siècle, je suis désolé. »
Je ne pouvais m’empêcher de rigoler doucement, il avait le chic de me faire rire même dans les situations délicates. Pendant que je lui parlais, je vis ma mère chuchoter quelque chose à mon père. Il paraissait soudainement inquiet. Il sortit de la chambre d’hôpital avec ma mère. Il s’écoula alors dix bonnes minutes avant qu’ils ne viennent nous retrouver.
« -Il y a un problème ? »
Mon père me répondit alors d’une voix tremblante :
«-Ta mère a parlé avec les médecins, Liam a une malformation cardiaque, il a un traitement et s’il le prend bien et qu’il ne fait pas trop d’effort, il n’y a pas de raison que ce qu’il s’est passé arrive de nouveaux. Mais il faut que tu saches ma chérie que cette maladie est héréditaire et il faudrait donc que tu fasses quelques examens pour s’assurer que tu ne l’as pas.»
J’ai donc fait les dits tests et au grand désarroi de toute la famille, j’avais la même malformation. Mais elle était « différente.» Tout ça pour dire qu’elle était moins importante. Je devais quand même prendre un traitement et ne pas faire d’effort extrême mais j’avais nettement moins de chance de faire une crise cardiaque. Je devais donc faire attention. Après tous ces bouleversements, nous avons lentement reprit nos petites habitudes. Mais ici à New York, je ne me sentais pas à ma place et Liam non plus. Nous étions peut-être nés ici, mais nous avions grandi aux Iles Cook. Il se passa alors cinq longues et pénibles années avant que nous retournions enfin là-bas. Maintenant que je suis de retour, je ne compte plus bouger.
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